« La relance doit donner la priorité à la rénovation énergétique des bâtiments » selon le rapport Rénover l’éclairage des bâtiments tertiaires de l’ADEME, publié en juillet dernier.
Si la rénovation énergétique nécessite une approche globale, la modernisation de l’éclairage – passant par l’installation de luminaires LED, l’intégration de cellules de détection de mouvements et de lumière, et l’installation de systèmes de gestion intelligents – serait une première étape, puisqu’il s’agit d’une des opérations les plus rentables à court terme et durablement (et c’est aussi un des postes les plus énergivores dans les bâtiments).
Ce guide présente des clés pour agir, programmer et réussir la rénovation de l’éclairage du parc tertiaire français et atteindre les objectifs inscrits dans le décret tertiaire. Celui-ci vise une réduction de 40% dès 2030, 50% en 2040 et de 60% en 2050 de la consommation énergétique des bâtiments publics et privés.
Etat des lieux
Environ 2/3 des installations sont considérées comme insatisfaisantes voire obsolètes : éblouissement direct, fatigue avec l’alternance de zones fortement puis faiblement éclairées ou encore une température de couleur trop froide maintenue toute la journée, … , et la présence de cellules de détection ou encore de systèmes de gestions reste encore très faible, cela varie entre 5% pour les salles de réunion, halls et 12 % pour les locaux divers, alors qu’il s’agit d’espaces peu fréquentés au quotidien. Les acteurs du secteur privilégiant encore les tubes fluorescents T8 équipés de ballasts ferromagnétiques, qui empêche l’intégration de systèmes de gestion et augmente la consommation de 20%. Toutefois, leur interdiction à partir de septembre 2023 (règlement 2019/2020) et les nouveaux enjeux actuels poussent la LED sur le devant de la scène.
A noter que, si vous remplacez des tubes fluorescents par des LED, il est primordial de retirer les ballasts puisqu’elles continueraient de consommer.
L’apogée de la LED
La LED se caractérise par différents points : ses grandes performances énergétiques, sa longue durée de vie (en moyenne 50000h, soit l’équivalent d’un fonctionnement de 16 heures par jour, 5 jours par semaine, sur 12 ans) et sa capacité à intégrer des systèmes de gestion.
L’arrêté du 3 mai 2007 modifié par l’arrêté du 22 mars 2017, impose qu’une installation rénovée soit équipée de cellules de détection de mouvements et de lumière naturelle. Les luminaires sont « pilotés par connexion filaire (DALI, 1-10V, …) ou sans fil (ZIGBEE, BLE…), avec éventuellement un système qui gère l’ensemble de l’éclairage » et permet d’assurer un suivi de l’état des installations. Simple d’installation et flexible, la gestion sans fil tend à être privilégiée, surtout lors de rénovation.
Les systèmes de gestion permettent de programmer et d’apporter des modifications via une application, sans avoir à intervenir directement sur l’installation : création et modification de groupes de luminaires et scénarios sur-mesure (selon les plages horaires, les zones et l’effet souhaité), régulation de l’intensité, variations de la température de couleur, ajout de capteurs de luminosité ou de mouvement.
Les capteurs de lumière détectent la luminosité ambiante et ceux de mouvements sont sensibles aux déplacements des personnes (par effet doppler) ou à leur présence (par détection infrarouge, recommandée en cas d’extinctions répétées). Ces cellules transfèrent les informations aux luminaires LED qui ajustent automatiquement l’éclairage artificiel selon l’incidence de la lumière extérieure pour assurer un niveau d’éclairement constant, et s’allument/s’éteignent en fonction de l’occupation des espaces.
Quels avantages ?
Une rénovation bien pensée comporte de nombreux avantages : économiques, environnementaux et sociaux.
Tout d’abord, cela permet de réaliser des économies financières significatives – diminution des frais de maintenance et division par 2 de la consommation, soit une réduction immédiate de 10% de la facture électrique globale, et d’éviter d’importants gaspillages énergétiques, l’éclairage étant modulé en permanence selon les déplacements et les apports de lumière du jour.
Pour ce qui est de l’humain, il s’agit de l’aspect le moins connu, pourtant un éclairage adapté améliore grandement les conditions de vie et de travail. De nombreuses études ont montré l’importance d’un éclairage centré sur l’humain, respectant les rythmes circadiens, c’est-à-dire reproduisant l’évolution de la lumière du soleil sur une journée. Cela permet de compenser l’impact du manque de luminosité naturelle et d’éviter les risques de dépressions saisonnières, causées par le manque de lumière en hiver. Cela permet également de réduire les fatigues et insuffisances visuelles, améliorer les performances et la productivité, renforcer le niveau de sécurité (prévenir des accidents) et la sensation de bien-être (baisse de l’absentéisme), valoriser l’image de l’entreprise et développer l’attractivité des espaces.
Enfin, un relamping permet aux bâtiments d’être conformes aux normes légales du code du travail, de la sécurité, du confort et du bien-être des salariés : éclairement moyen (nombre de Lux déterminé par la norme NF EN 12464-1), taux d’éblouissement (UGR), homogénéité de la lumière, rendu des couleurs (IRC…), durabilité.